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Dernière mise à jour : 7 déc. 2022

L’agglomération de La Tuque est située au nord de la région administrative

de la Mauricie. Elle représente plus de 73% de tout le territoire régional. Celle-ci regroupe les municipalités du Lac-Édouard, de La Bostonnais, Ville de La Tuque ainsi que les deux communautés autochtones : Wemotaci et Obedjiwan. De plus, Ville de La Tuque est subdivisée en plusieurs secteurs : le secteur urbain, le secteur forestier de La Tuque, le secteur de La Croche, le secteur de Parent le secteur de Clova, le secteur de Carignan (Lac-à-Beauce) et le secteur de Rivière-aux-Rats. L’agglomération de La Tuque est un lieu propice pour la production forestière. Son économie repose principalement sur celle-ci. La Tuque est le principal fournisseur de bois de la région.

L’agglomération de La Tuque détient un fort potentiel de développement au niveau de l’agriculture. Parmi les types d’agricultures retrouvés sur le territoire, chacune détient des particularités et des méthodes de production différentes. Cependant, les terres agricoles doivent être protégées, puisque pratiquement toutes les bonnes terres sont utilisées et les possibilités d’expansion sont peu nombreuses.


Voici les différents types d’agriculture que nous retrouvons dans l’agglomération de La Tuque.

La production bovine et ovine

Celles-ci, majoritairement sur les terres agricoles, se retrouvent particulièrement dans le secteur de La Croche. Ces fermes sont généralement implantées au nord de la Ville, avec le potentiel d’agriculture nordique.


La production de fraises et de légumes

Les municipalités de La Bostonnais et de Lac-Édouard comprennent des secteurs agricoles très diversifiés qui valorisent la culture de fraises et de légumes. Le défi demeure le climat et l’attitude qui sont des particularités distinctes du Territoire du Nord, ce qui amène une divergence de production de plusieurs semaines comparativement à d’autres régions. Par ailleurs, la culture de fraises et de légumes du Lac Édouard est située sur un lieu rempli d’histoire ce qui rend cette culture attrayante pour l’agrotourisme.


La production de l’acériculture représente 18,4 % du territoire

C’est une croissance intéressante depuis les dernières années qui est causée par le potentiel acéricole constitué de plusieurs types d’érablières à savoir : Érablière à bouleaux jaunes (64,1 %); Érablière à érables à sucre et/ou rouges avec bouleaux à papier (22,8 %). L’eau d’érable est exploitée en haute-Mauricie de la fin de l’hiver au début du printemps.


Les cultures fruitières

La production des petits fruits de culture est émergente. Les bleuetières et les camérisiers représentent 21 % de la portion cultivée du territoire.


Les champignons PFNL

Finalement, les amateurs de champignons rendent la cueillette fort populaire. L’agglomération de La Tuque demeure un lieu propice pour les amateurs de produits forestiers non ligneux PFNL. Il s’agit de belles richesses naturelles sur le territoire. Le développement de l’agriculture locale est prospère.


Source : Plan de développement de la zone agricole (PDZA) - Ville de La Tuque


Par Vanessa Bellemare, conseillère

Service de développement économique et forestier

Ville de La Tuque

Ville de La Tuque - Site officiel

Dernière mise à jour : 26 sept. 2022


Les faits

En mai 2022, Statistique Canada a publié les données du Recensement agricole 2021 dont celles sur les exploitations agricoles de la Mauricie et plus particulièrement celles concernant l’âge des exploitants et leur planification du transfert de leur entreprise.







Selon le tableau 1, en 2021, l’âge moyen des producteurs en Mauricie était de 55 ans (53 ans en 2016). Quant à l’âge médian, il était de 57 ans. Donc la moitié des exploitants agricoles de la région sont âgés de 57 ans et plus.


Également, selon ce même recensement, le nombre d’exploitations de la Mauricie ayant planifié par écrit le transfert de leur exploitation était de 8.3%. Par rapport à 2016, ceci représente une baisse de 37% du nombre d’exploitations ayant un plan écrit (tableau 2). Par contre, une donnée supplémentaire du recensement 2021 démontre que 119 des exploitations répondantes indiquaient avoir un plan de relève verbal. Globalement, il s’agit donc de 78% des exploitations de la Mauricie qui n’ont pas planifié la reprise (moyenne au Québec : 78%). Pour l’ensemble du Canada, il s’agit de 66% des exploitations agricoles qui n’ont pas fait de planification écrite. De plus, comparativement aux autres régions du Québec, la Mauricie se retrouve dans le milieu du classement (Figure 1).





Parallèlement, au cours des 40 dernières années, la valeur marchande des exploitations agricoles a augmenté de façon significative. Du côté de la valeur économique, la tendance a été semblable, mais de façon plus modérée. La valeur économique représente la valeur qui est générée par la rentabilité de l’exploitation. Elle sert aussi à déterminer l'endettement maximal que l’exploitation peut supporter.


Bien que la valeur marchande et la valeur économique aient augmenté; l’écart entre ces valeurs s’est accentué et particulièrement depuis 2011. En 2021, l’écart était de 48% comparativement à 27% pour 2011. La hausse de la valeur des terres agricoles explique majoritairement cette tendance.


À la lumière de ces données, les constats sont les suivants :

1. Les exploitants agricoles sont vieillissants;

2. La reprise de l’exploitation est peu planifiée;

3. L’écart entre la valeur économique et la valeur marchande s’accentue.


Problématique

Les enjeux que soulève l’analyse des données de Statistiques Canada sur le secteur agricole sont importants. Le fait que les exploitants agricoles vieillissent et qu’ils préparent peu la reprise de leur exploitation peut remettre en question la continuité de l’entreprise, et ce, surtout avec les valeurs marchandes actuelles et la complexité de cette démarche.

Il est généralement reconnu qu’un transfert d’entreprise agricole doit se planifier dans un horizon de 5 à 10 ans. Or, selon le rapport Les enjeux générationnels liés à l’avenir des entreprises agricoles du Québec du CRAAQ (2020), les démarches pour le transfert sont majoritairement débutées dans un horizon de 0-2 ans.

La signature du contrat notarié pour officialiser la transaction est une étape rapide, mais les étapes de réflexion et de préparation qui mènent à cette transaction demandent plus de temps et sont essentielles pour la réussite du transfert. Le simple fait qu’il existe un écart important entre la valeur marchande d’une exploitation agricole et sa valeur économique peut demander quelques années de planification.

Cet écart peut signifier que les cédants pourraient vendre leurs parts à un niveau inférieur à leurs besoins à la retraite ou que la relève devra financer un transfert à un montant supérieur à la capacité de remboursement de l’entreprise (Ouellet, 2016). Dans un tel cas, il y a un déséquilibre et la transaction n’est pas gagnante-gagnante. Du côté du cédant, l’idée que l’exploitation soit son « fonds de pension » n’est plus vraie et nécessite d’autres sources financières pour la retraite. Du côté de la relève, la gestion de l’entreprise doit être très performante et limite les investissements futurs.

Avec l’importance de ces enjeux, la question à savoir pourquoi une majorité d’exploitants agricoles ne planifient pas la reprise de leur entreprise devient importante. Sans avoir la réponse précise à cette question, quelques hypothèses sont possibles et particulièrement celle mise de l’avant par Daphne McGuffin de D3 Learning Solutions qui indique 3 facteurs (Petherick, 2014) pouvant expliquer cette réticence à débuter le processus. Ces 3 facteurs sont les suivants :


1. Peur de perdre de la richesse;

2. Peur de perdre du contrôle ou une identité;

3. Peur des conflits.


L’une des remarques de Daphne McGuffin est que ces craintes sont rarement discutées avec les exploitants agricoles et que les conseillers de l’entreprise devraient ouvrir l’échange à ces discussions.


Recommandations

Ces peurs jumelées au contexte économique du secteur agricole ont de quoi ralentir l’intérêt pour une planification de la relève. Toutefois, la planification apporte des réponses et peut sécuriser autant les cédants que la relève. C’est pourquoi il est recommandé de suivre les étapes suivantes dans le cas d’un transfert :


1. Établir les attentes et les besoins des cédants et de la relève

Avant même d’analyser la rentabilité de l’entreprise, une étape de réflexion est nécessaire afin que chaque individu impliqué dans la transaction réfléchisse à leurs besoins. Des éléments tels que le montant voulu à la retraite, le moment du retrait, l’implication et les rôles de chacun et les projets futurs sont des exemples de points de discussion à soulever.


2. Diagnostic de l’entreprise

Un état de la situation de l’entreprise est à prévoir afin d’identifier le contexte financier de l’exploitation lors du transfert. Les résultats financiers et techniques, la situation fiscale et légale ainsi que les besoins des cédants et de la relève sont analysés et pris en considération. Cette étape est déterminante puisqu’elle permet de mettre en place des stratégies adaptées. Comme l’expression le dit : « un problème bien posé est à moitié résolu ».


3. Plan de transfert

Le plan de transfert résume par écrit les impacts et les conditions du transfert. Il nécessite la participation de plusieurs professionnels tels qu’un agronome, fiscaliste, conseillère en transfert, notaire, etc. L’objectif est de prendre en considération l’ensemble des impacts futurs du transfert et de les planifier.



4. Suivi

Une fois la transaction signée, ce n’est pas terminé et le vrai travail commence. Puisque plusieurs facteurs peuvent modifier le plan de transfert initial, une mise à jour sur une base périodique est souhaitable. Donc, au minimum une fois par année, le suivi de l’évolution de la situation est à faire.

Le processus de transfert d’une entreprise d’une génération à une autre est complexe et apporte son lot d’incertitudes et d’inconforts. Le transfert est une étape du cycle de vie de l’entreprise importante et avec un accompagnement adéquat et professionnel il est possible d’atténuer ou d’éviter les inconvénients d’une mauvaise planification (coût fiscal, mésententes familiales, difficulté financière, etc.). D’ailleurs, des aides financières sont disponibles via le Réseau Agriconseils et permettent de réduire les coûts de cette planification.


Simon Pageau, agr.


SCF Mauricie Inc.


Sources

Ouellet, David (2016). Fixation du prix de vente des exploitations agricoles québécoise-Comparaison entre fermes laitières et autres types de production [Mémoire, Université Laval]. Corpus. https://corpus.ulaval.ca/jspui/bitstream/20.500.11794/27050/1/32826.pdf

Petherick, Amy (2014, 30 septembre). Are Canadian farmers ready for the succession challenge? Country Guide. https://www.country-guide.ca/guide-business/are-canadian-farmers-ready-for-the-succession-challenge/

Statistique Canada. Tableau 32-10-0049-01 Dépenses d'exploitations agricoles et frais d'amortissement (x 1 000). https://doi.org/10.25318/3210004901-fra

Statistique Canada. Tableau 32-10-0052-01 Revenu agricole net (x 1 000). https://doi.org/10.25318/3210005201-fra

Statistique Canada. Tableau 32-10-0056-01 Bilan du secteur agricole, au 31 décembre. https://doi.org/10.25318/3210005601-fra

Statistique Canada. Tableau 32-10-0230-01 Caractéristiques des exploitants agricoles, données chronologiques du Recensement de l'agriculture. https://doi.org/10.25318/3210023001-fra

Statistique Canada. Tableau 32-10-0244-01 Plan de relève pour l'exploitation agricole, Recensement de l’agriculture, 2021. https://doi.org/10.25318/3210024401-fra







Le choix d’acheter ou de louer une terre est une question récurrente pour un propriétaire d’entreprise agricole.

Toutefois, pour répondre à cette question, il faut d’abord établir l’objectif visé par l’achat de la terre et déterminer le taux de location de la terre à louer.

Il peut exister plusieurs raisons justifiant l’acquisition d’une terre, mais 3 objectifs sont généralement observés dans le secteur : rentabiliser l’achat de la terre, miser sur la prise de valeur de la terre et acheter la terre en fonction de la capacité de paiement de l’entreprise.


Rentabiliser l’achat de la terre

NB : Les résultats présentés dans cet article sont à titres indicatif. Ils sont basés sur des budgets de référence et des moyennes. Les revenus et les coûts de production réels varient d’une entreprise à l’autre.

En supposant une entreprise agricole qui produit du maïs, du soya et du blé en rotation et qui génère un revenu moyen de 1 894 $/ha avec un coût de production moyen (avant paiements sur l’achat) de 1 035 $/ha. Le montant disponible pour l’achat de la terre est de 859 $/ha. Puisque l’objectif est d’autofinancer l’achat de la terre, le prix d’achat doit se situer entre 12 239 $/ha (financement sur 25 ans, à 5%) et 21 464 $/ha (sans financement, amorti sur 25 ans).

Selon les données publiées par la FADQ, le prix moyen des terres en cultures en 2019 était de 24 237 $/ha. Le prix des terres varie selon la région et la rentabilité dépend du type de production et des rendements obtenus. Cependant, selon l’exemple décrit, si le prix de vente de la terre est de 24 237 $/ha, la production maïs-soya-blé ne permet pas de rentabiliser l’acquisition.


Investir dans un actif à valeur croissante

Entre 2009 et 2019, la valeur des terres a augmenté de 324% avec une croissance moyenne de 13% par année. Puisque les terres agricoles représentent une ressource limitée, la probabilité que le prix des terres suive une progression est réelle. Donc, du point de vue d’un investisseur, l’achat d’une terre représente un investissement immobilier intéressant avec une perspective de rendement.

Même si la production sur une terre ne démontre pas de rentabilité, le gain en capital réalisé peut justifier l’acquisition. Par contre, le gain (incluant l’impact fiscal) doit être supérieur à la perte totale engendrée par la production pour que ce soit un investissement rentable. Dans cet exemple, il ne s’agit pas d’une perspective de production agricole, mais plutôt d’une perspective d’investissement.


Acheter la terre puisque l’entreprise possède la capacité de paiement

Le scénario idéal est que la production choisie soit rentable et que le prix des terres soit croissant. Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Pour cette raison, la décision d’acheter la terre peut être basée sur la capacité d’emprunt globale de l’entreprise. Dans cette situation, il faut évaluer dans quelle mesure la capacité d’emprunt future sera influencée.


Louer une terre

Avant de faire l’acquisition d’une terre, il peut être intéressant d’évaluer si la location est plus avantageuse. La détermination du taux de location pourrait faire l’objet d’un autre article, mais une fois le taux déterminé il devient possible de comparer l’achat et la location.

En supposant qu’il est possible de louer une terre agricole à 500 $/ha. Selon la publication annuelle du CRAAQ : Combien louer une terre agricole, les taux de location sont inférieurs à 500 $/ha dans près de 90% des cas au Québec. Il y a donc, un gain financier de 359$/ha (859 $/ha – 500 $/ha) à louer plutôt que d’acheter la terre.

La location d’une terre entraine une gestion différente de l’acquisition puisqu’elle implique une bonne entente entre le locataire et le locateur. D’ailleurs, afin d’éviter les mauvaises surprises, la rédaction d’un bail de location est recommandée.

Avec le prix actuel des terres et de façon générale, il semble que la location d’une terre soit plus avantageuse d’un point de vue de la rentabilité de la production. Toutefois, du point de vue investissement, l’avantage d’acheter la terre peut être intéressant. De plus, d’autres considérations non financières peuvent influencer la décision d’acheter ou de louer la terre.

Donc, à la question : Acheter ou louer une terre agricole? Voici la réponse classique : ça dépend! Chose certaine, la question est suffisamment importante pour prendre le temps de faire quelques calculs.

Simon Pageau, agr.

SCF Mauricie Inc.

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