Un incubateur agricole, ce que c’est et ce que ça mange en hiver
Il n’y a pas de définition de ce qu’est exactement un incubateur agricole, puisqu’actuellement au Québec, chacun d’eux évolue de façon singulière et les incubateurs actifs ne sont pas coordonnés entre eux. Chacun a ces particularités, ses spécificités, ses formules et ses objectifs. Il n’y a pas non plus de chemin unique pour la réalisation d’un projet de ce genre, cela peut passer autant par le souhait d’un particulier de donner une vocation à sa terre agricole, que via une initiative menée par une MRC, ou à partir d’une démarche collective.
L’incubateur Les Terres du possible, en Mauricie, se définit comme étant un lieu clé en main pour le démarrage d’entreprise agricole bio. C’est un lieu qui offre un cadre idéal (et idyllique) pour créer son entreprise de A à Z : expérimenter ses pratiques culturales, développer son plan d’affaire et sa mise en marché, en réduisant les coûts normalement faramineux reliés à la création d’un tel projet.
Concrètement, les participants ont accès à des parcelles certifiées BIO, une serre chauffée, un méga dôme pour le conditionnement de leurs récoltes, une chambre froide, un système d’irrigation centrale, l’électricité et l’eau, des tunnels froids et même à de la petite machinerie agricole (BCS 853 et ses équipements). Ils ont également un accès aux marchés publics et un programme de parrainage.
Les entrepreneurs peuvent séjourner pour un maximum de 5 ans, à la suite de quoi, leur entreprise, devenue viable, peut voler de ses propres ailes. Les participants seront toutefois accompagnés jusqu’à la toute fin de leur expérience d’incubation car l’objectif de la MRC des Chenaux consiste à répertorier en amont des friches ou parcelles dont les propriétaires terriens sont susceptibles d’être intéressés à vendre ou louer à long terme.
Un bonus pour le milieu
Cela donne une réelle plus-value au paysage agricole environnant, puisqu’il est diversifié par l’implantation de petites unités bios. Pour le citoyen, c’est l’opportunité à participer à un circuit-court et à un système alimentaire sain et durable, de proximité. En rencontrant directement l’agriculteur, il participe également à la revalorisation du métier, sinon souvent dans l’ombre de la chaine d’approvisionnement et des intermédiaires de la mise en marché.
A qui s’adresse le projet et quel genre de projets sont susceptibles d’être retenus ?
Pour les jeunes et moins jeunes, les étudiants à un programme en agriculture, pour ceux qui souhaitent effectuer un changement de carrière pour un quotidien plus aligné avec leur valeur. Maraîchage diversifié ou monoculture, petits fruits ou céréales, mais surtout, des projets innovants qui ont leur place dans le milieu et dont le marché n’est pas saturé. Les candidats doivent avoir élaborer un plan d’affaire et un prévisionnel budgétaire préliminaire. Rien ne doit avoir la prétention d’être abouti, mais plutôt prometteur, le passage dans l’incubateur étant le bon timing pour expérimenter et améliorer les idées de base. Et quoi dit de plus ? Il n’y a évidemment pas de garantie de réussite à faire partie d’un tel projet. Ce n’est pas un cadre scolaire non plus. Les entreprises sont complètement indépendantes et l’accompagnement se fait plutôt à la carte selon les besoins. L’incubateur joue un rôle de facilitateur. Mais la magie est opérée par les participants eux-mêmes.
La force de notre projet est la synergie qui émane entre différents acteurs gravitant autour de l’incubateur Les Terres du possible : la mobilisation des agriculteurs du coin face au projet, la belle complicité des propriétaires terriens à qui la MRC loue les parcelles, les sources de financements d’origine publique et privée, le fait que l’initiative soit pilotée par la MRC des Chenaux, et le fait qu’elle porte bien son nom, car ici , tout est possible et la voie d’une FUSA est même explorée…
Pour plus d’information : emilie.gendron@mrcdeschenaux.ca
Emilie GENDRON
Coordonnatrice de l’incubateur Les Terres du possible